L’euthanasie assistée n’est pas seulement une question individuelle; c’est aussi et surtout une question collective. La question de l’euthanasie, assistée ou non, nous met face à face devant notre humanité ou notre manque d’humanité. Il me semble que nous oublions l’origine et la source de la maladie, du mal-être de milliards d’humains qui ne mangent pas, qui n’ont pas à boire, d’enfants malades et souffrant trop jeunes de  maladies dégénératives. Il me semble que nous évitons de constater notre responsabilité collective, la nôtre et la leur bien-entendu. Je me demande pourquoi notre attention est autant orientée vers la mort et la maladie plutôt que vouloir la santé sous toutes ses formes.

Je crois que nous ne sommes pas une société assez mature pour prendre en charge la vie sous toutes ses formes.

En fait je constate tous les jours à quel point la société humaine manque à ses responsabilités en refusant d’admettre l’importance et l’impact de ses décisions sur les générations futures.

Je vois que nous ne sommes pas une société assez mature pour offrir de la nourriture à tous et chacun, des livres et crayons, une chambre un lit, de l’eau propre; je crois que nous ne savons pas encore ce que serait une société respectueuse de la vie alors, je ne vois pas comment nous pourrons prendre en charge la fin d’une vie de manière respectueuse.

Les valeurs économiques font jurisprudence. L’euthanasie assistée est une solution économique avant que d’être un modèle moral. Elle aidera sûrement bien des personnes à mourir sans douleur, je me demande seulement quand allons-nous réellement aider bien des personnes à vivre sans douleur.

Je nous laisse réfléchir sur une citation:

 »Il faut penser le changement plutôt que changer le pansement. »
Francis Blanche